Professeur de Littérature française (XXe siècle)
Le Roman aujourd’hui, Les Avant-Gardes, Littérature et autobiographie
Courrier électronique : Philippe Forest
N° 603 de la Nouvelle Revue Française
A l’occasion du centenaire de la parution de Du côté de chez Swann, ce numéro de la Nouvelle Revue Française rassemble les « journées de lecture », « pastiches », « paperoles » et autres libres contributions d’écrivains et d’essayistes actuels. Co-dirigé par Philippe Forest et Stéphane Audeguy.
Pour beaucoup, le roman est un miroir servant à comprendre le monde. Chez Aragon, c’est le miroir qui devient roman : « Tout ce que je vois, ma vie, la réalité même, perdant tout sens moral, tout prend valeur d’être le reflet des fictions. » Dans La Mise à mort, deux rivaux semblent aux prises, si ce n’est que l’un n’est sans doute qu’une image de l’autre. Dans Blanche ou l’Oubli, le narrateur invente une jeune femme, Marie-Noire, chargée d’arracher à l’oubli la femme qui l’a quitté, Blanche ; chaque (...)
En 1958, commentant le premier roman d’un jeune écrivain, Aragon écrivait dans Les Lettres françaises : « Je n’ai jamais rien demandé à ce que je lis que le vertige : merci à qui me fait me perdre, et il suffit d’une phrase, d’une de ces phrases où la tête part, où c’est une histoire qui vous prend. Aucune règle, ne préside à ce chancellement pour quoi je donnerais tout l’or du monde ». Il y a beaucoup de choses qu’on ne peut pas demander à l’oeuvre d’Aragon. Il y en a beaucoup qu’on ne peut accepter d’elle (...)
Variétés : littérature et chanson. Sous ce titre valéryen, un programme simple : envisager ensemble la chanson et la littérature, sans confusion ni hiérachisations équivoques. En duo plutôt qu’en duel...
Collectif. Stéphane Audeguy et Philippe Forest (éds.), La Nouvelle Revue Française : Variétés : littérature et chanson, Gallimard, La Nouvelle revue française, juin 2012, 224 p.
A la fin des années 50, Oé Kenzaburô s’affirme comme l’enfant terrible des lettres japonaises. Son inspiration exprime le frénétique « mal de vivre » d’une « génération perdue » marquée par le souvenir de la défaite. Au cours de l’été 1963, le jeune romancier voit commencer pour lui une « vie nouvelle » : la naissance de son premier fils lourdement handicapé, la rencontre des victimes de Hiroshima lui découvrent l’absurdité cruelle d’un Mal dont son oeuvre romanesque, couronnée par le Prix Nobel en 1994, ne va (...)