Maître de conférences en Littératures comparées, Nantes Université.
Membre associée du LASLAR (Université de Caen Normandie) et du CRIIA (Centre de recherches ibériques et ibéro-américaines, Université de Paris Nanterre)
Voir en ligne : "Littératures autochtones (Amérique-Australie). Actualité de la recherche et ressources"
Courrier électronique : Cécile Brochard
Parce qu’elles ont toutes deux subi décolonisations et indépendances, l’Afrique et l’Amérique latine sont profondément marquées par les dictatures modernes et les régimes autocratiques. Cette parenté tragique dans l’Histoire donne naissance à une catégorie romanesque parfaitement identifiable, le roman du dictateur, et invite à considérer plus étroitement la densité de ce dialogue transatlantique. S’engager et dire le monde : voilà ce à quoi aspirent ces romans modernes, par-delà l’Atlantique. Leur (...)
Comment le roman peut-il articuler fiction de l’écriture personnelle du dictateur et engagement du romancier ? Lieux privilégiés d’une parole directe du dictateur, des romans tels Yo el Supremo de Roa Bastos, El otoño del patriarca de García Márquez, El recurso del método de Carpentier, Autobiografía del general Franco de Vázquez Montalbán, The Coup d’Updike ou encore Une peine à vivre de Mimouni, constituent de singulières fictions du pouvoir. En effet, faire le choix d’un roman à la première personne (...)
Entre récit et méditation, magie et érudition, entre roman et Mémoires, poésie et Histoire, Marguerite Yourcenar invente, avec Mémoires d’Hadrien (1951) une forme unique et universelle, à l’image de son protagoniste, homme d’exception et pourtant sans cesse « relié à tout ». La présente étude se propose de suivre les liens ainsi tissés par l’auteur entre son personnage et les hommes, tous les hommes, dont il est, sinon le modèle, du moins le miroir, mais aussi d’explorer le labyrinthe d’une œuvre dont la (...)
« Nous sommes tous plus ou moins fous » affirme Baudelaire dans « Le vin de l’assassin ». Du « plus » au « moins », la variable est considérable, et plus considérable encore est la diversité des représentations que peut susciter la notion de folie. Du crime au génie et de la bouffonnerie à la frénésie, tout ce qui s’écarte « plus ou moins » de la ligne claire de la raison et de la norme est susceptible d’être tenu pour folie. Ces nuances infinies et vertigineuses de la folie, la littérature les a parcourues au (...)