Maître de conférences en études théâtrales (Université Bordeaux Montaigne)
Docteur en langue et littérature françaises de l’Université de Nantes
Histoire des spectacles au XVIIIe siècle, évolution des formes dramatiques, parodie, théâtre musical (XVII-XXe)
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Courrier électronique : Pauline Beaucé
« Voulez-vous bien me parodier ? » demande un opéra personnifié dans une pièce pour marionnettes de 1731 donnée à la Foire Saint-Laurent de Paris. C’est que parodier l’opéra est une activité incontournable de la vie théâtrale et musicale de l’Ancien Régime. De la caricature burlesque à la reprise d’un air sans intention critique, elle frappe par la diversité de ses pratiques. Hommage paradoxal, elle peut railler ou innover tout en contribuant à conserver la mémoire des spectacles lyriques. (…)
Comment concevoir qu’un livret d’opéra ait pu être réécrit pour des marionnettes ou sous forme de pantomime ? Peut-on imaginer qu’une œuvre lyrique ait suscité plus de huit parodies ? Sait-on que Louis XVI et Marie-Antoinette avait leur parodiste attitré ? Les réécritures comiques d’opéra, représentées sur les théâtre de la foire et des boulevards comme à la Comédie-Italienne de Paris et sur les théâtres privés, connaissent une vogue étonnante au siècle des Lumières.
Parodier l’opéra, ce (…)
Pygmalion est la plus forte et la plus conséquente des innovations musicales de Rousseau : un mélodrame, où les soliloques du personnage sont séparés par de la musique orchestrale.
Quatre ans après la création parisienne du Pygmalion, Guillemain ose mettre cette œuvre exigeante à portée du théâtre de boulevard en imaginant son avatar burlesque. Dans sa parodie, il substitue Arlequin au légendaire sculpteur des Métamorphoses d’Ovide dont s’était inspiré Rousseau.
Tandis que Pygmalion (…)