Membre du laboratoire à la retraite. Maître de Conférences en Langue et littérature françaises
Rhétorique, Stylistique, Herméneutique, principalement, mais non exclusivement sur le XIXe siècle (prose et poésie). Recherches sur les « courants critiques »
Courrier électronique : Georges Kliebenstein
On a fait toute une histoire, tout un mythe du « silence » rimbaldien. Gracq, de son côté, ne voyait pas là de quoi s’étonner, et rappelait que rien n’empêche un poète de « changer de job ». Rimbaud a eu, de fait, le fantasme d’avoir un « fils ingénieur ». Mais il n’y a là, finalement, aucune solution de continuité. Rimbaud l’assoiffé-affamé de sciences, le « philomathe », pour le dire à la manière de Verlaine, Rimbaud-le-poète a (aura) toujours été ingénieur, « ingénieux » (comme on dit (…)
La poésie (ou la poétique) verlainienne est, comme on sait, sempiternellement « raccrochée » à la peinture et à la (petite) musique. La faute à Verlaine lui-même. Et ce ne sont pas des titres comme Les Fêtes galantes (référence à Watteau) et comme Romances sans paroles (renvoi à Mendelssohn) qui vont infirmer l’« évidence » de ces correspondances. Il s’agit ici, au risque d’une lapalissade qui pourrait bien passer pour un paradoxe, de remettre en question ces « analogies » : Verlaine, (…)
Armance est, à la fois, le premier roman de Stendhal et peut-être, singulièrement, le plus abouti et le plus retors. Dès lors qu’elle fonctionne (ou fait mine de fonctionner) comme un grand cryptogramme, l’aventure invite toujours à un “supplément d’enquête”, à une écoute nouvelle du scandale de son silence, à une auscultation renouvelée des “signes” qui la scandent. Apparemment, le roman repose sur une liponymie : le secret d’Octave n’y est jamais dévoilé. Mais en fait rien, dans Armance, (…)
Stendhal, célébré pour ses ellipses désinvoltes et ses folles bifurcations, a en même temps, curieusement, le goût de la logique, la manie des présages, le souci des « suites d’actions » et des poétiques secrètes. Aussi imprévisibles que semblent les aventures qu’il écrit (ou qu’il vit), elles sont aussi des adventura : des choses qui doivent advenir. De telles « jouissances contradictoires » invitent à construire une destinologie. Comment donc fonctionne ce qu’on appelle le destin ? Pour (…)