La base de données Monuments littéraires réunit des objets architecturaux ou matériels du paysage urbain sélectionnés pour leur lien avec des auteurs ou des oeuvres littéraires. Il s’agit d’analyser un ensemble d’objets définis par l’association élément matériel de l’espace public/élément littéraire (musées, statues et plaques commémoratives, toponymes et promenades littéraires...).
Elle est issue du programme LITEP
Elle répond à deux objectifs complémentaires :
1) Rassembler les traces de liens territoire/écrivain-e dans l’espace public que l’on désigne parfois comme des « lieux littéraires ».
La présence des auteurs et autrices dans l’espace urbain, sensible dès le XVIIIe siècle, s’est accrue sous l’effet du projet politique et pédagogique de la IIIe République. Les monuments littéraires se sont alors banalisés comme des éléments décoratifs, dont le rôle politique et culturel est devenu d’autant moins lisible qu’ils se fondent dans un paysage urbain aujourd’hui saturé. La base de données est précisément destinée à mettre en évidence ce rôle.
2) Favoriser l’étude en séries de ces monuments consacrés aux oeuvres littéraires et à leurs auteur-trice-s, afin de répondre à une question qui requiert une approche interdisciplinaire : comment l’espace public informe-t-il la mémoire collective de la littérature ?
Il s’agit de comprendre comment s’organisent les réseaux formels ou informels qui assurent la promotion de ce patrimoine littéraire exposé dans la ville et d’identifier les fonctions matérielles et symboliques de la célébration de ces auteurs, mais aussi d’analyser la manière dont s’est opéré cet ancrage territorial des écrivains et dont la littérature fait société dans ces lieux. Il s’agit enfin d’interroger la façon dont l’installation de ces monuments contribue à la reconfiguration du canon littéraire.