Si l’histoire événementielle ainsi que la vie culturelle des années 1914-18 ou 1939-45 ont déjà suscité nombre d’ouvrages, notamment en cette année 2014, force est de constater que la question de la traduction est le plus souvent restée en marge de la plupart des travaux publiés. Pourtant traduire en temps de guerre se révèle souvent un enjeu stratégique et un vecteur d’idéologies efficace qui reste à explorer en détail. Dans le prolongement des commémorations ayant marqué le début du premier conflit mondial (été 1914) et la fin de l’Occupation allemande en France suite au Débarquement allié (juin 1944), nous souhaiterions nous interroger sur la pratique des traducteurs littéraires français (et francophones) durant ces deux guerres. Ce rapprochement nous paraît d’autant plus justifié que la France, la Belgique et le Luxembourg, par exemple, ont connu une occupation militaire (totale ou partielle) de plusieurs années sur leur sol lors de chaque conflit. Peut-on y distinguer des points communs ? Dans quelle mesure les années d’Occupation allemande ont-elles marqué la pratique de la traduction littéraire ? Dans une optique francophone, la réflexion s’intéressera donc aux traductions en français parues en France, en Belgique ou au Luxembourg (mais aussi, le cas échéant, dans d’autres pays impliqués dans le conflit), pour comparer, ce faisant, certains aspects de la condition des traducteurs en guerre, d’un pays à un autre.
Organisée dans le prolongement du séminaire « Politique et Traduction » du laboratoire L’AMo (EA 4216), cette manifestation s’inscrit aussi plus largement dans le projet de recherches « Histoire, politique, et traduction : la traduction littéraire sous l’Occupation – France, Belgique 1940-1944 » dirigé dans le cadre de l’Institut Universitaire de France par Christine Lombez à l’Université de Nantes.
PROGRAMME
Matin
9h15 : Accueil des participants
9h30 Hubert Roland (Université Catholique de Louvain - F.R.S.-FNRS) :
« Clément Pansaers, traducteur et médiateur de la littérature allemande en Belgique occupée (1917-1918) »
10h15 Amélie Auzoux (Université Paris IV) : « André Gide et
Valery Larbaud, deux traducteurs en guerre (1914-1918) »
11h00 Emilie Audigier (Université de Brasilia) : « Victor Orban et le Général Chadebec de Lavalade : deux traducteurs en guerres (1914-1918/1939-1945) »
11h45 Bernard Hoepffner (ATLAS) : « Traduire la guerre » : compte-rendu des 31e Assises de la traduction littéraire (Arles)
Discussion
Repas
Après-midi
14h30 Albrecht Betz (Université d’Aix-la-Chapelle) : « La fracture de 1940. Traductions et publications de lettres allemandes pendant l’Occupation » ;
15h15 Michaela Enderle-Ristori (Université de Tours) : « Maurice Rémon et la ‘parenthèse vichyssoise’. Inflexions d’un parcours de traducteur »
16h00 Christine Lombez (Université de Nantes - IUF) : « Pierre-Albert Birot et la traduction d’Homère sous l’Occupation : une stratégie du paravent ? »
Discussion finale