En Afrique, les mythes d’origine, les chants et poèmes, les contes et récits initiatiques, les masques et la statuaire sont d’autant plus sacrés qu’ils sont marqués, à tout moment, du sceau du secret. Comme toute hiérophanie n’est réservée qu’à quelques privilégiés, il existe, chez beaucoup de peuples, une force du caché qui rehausse le sacré, une énergie de la dissimulation seule en mesure de produire toujours plus de numineux, car elle ajoute une puissance à l’élément religieux et, permettant de nouer des liens étroits entre ceux qui la partagent, éloigne les autres, condamnés à affabuler, puisque le propre du secret est aussi de susciter l’imaginaire.
Lévi-Strauss ne disait-il pas que « la vérité s’indique au soin qu’elle met à se dissimuler » ?
Paris, Editions Hazan (Diff. Hachette), 2011, 176 p. 158 ill., 25 euros. Traduction américaine : The Sacred, the Secret : On the Wan, Mona and Koyaka of Ivory Coast (Translated by Jane Todd), New York, Barbier-Mueller Publishers, 2011, 176 p. 158 ill., $ 30.