Journée d’agrégation de lettres classiques, organisée par Richard Faure (Université de Tours) et Géraldine Hertz (Université de Nantes) soutenue par LAMO (Université de Nantes), le CeTHiS et la filière lettres de l’UFR Lettres & Langues (Université de Tours)
09:30 – 10:20 Pierre Chiron (Université Paris-Est Créteil)
Lysias : les débuts et les fins
Résumé – Dans la rhétorique judiciaire attique, l’exorde est doté d’une importance spéciale, en termes d’attention du public et d’èthos de l’orateur. Quant à l’épilogue, il débouche sur un vote de l’auditoire porté sans délibération. Il a lui aussi un caractère décisif. Nous examinerons la façon dont Lysias, dans les discours I, VI, VII, X, XII, XIII, ménage l’application et la transgression des règles sans doute déjà établies, à l’époque, pour ces deux moments-clés du discours.
10:20 – 11:10 Sophie Gotteland (Université Bordeaux-Montaigne)
Les juges ? Quels juges ? L’èthopoiia appliquée au jury chez Lysias
Résumé – Lysias est réputé pour son èthopoiia, sa capacité à doter son client d’un caractère susceptible de lui valoir la sympathie des juges, et à susciter l’effet inverse pour son adversaire. Mais ce travail de création ne se limite pas aux parties du procès : il touche aussi les membres du jury. Derrière cette pluralité des individus auxquels le discours s’adresse, Lysias s’emploie à créer la figure d’un jury unanime, soucieux de défendre des principes et des valeurs morales compatibles avec celle de son client. Ce faisant, il gomme les divergences d’opinion inévitables, notamment durant les périodes troublées de la démocratie athénienne, au sein d’un auditoire caractérisé par les différences d’âge et d’origine sociale. Au fil des discours, entre réalité et construction d’une figure idéale, la personnalité du jury subit ainsi de légères variations selon les exigences de l’argumentation et la tonalité générale du plaidoyer. On analysera chez Lysias les différents éléments qui participent de cette construction, ainsi que les procédés rhétoriques qui contribuent à les mettre en place.
11:10 – 11:40 Pause-café
11:40 – 12:30 Marie-Pierre Noël (Sorbonne Université)
Le portrait de l’adversaire chez Lysias : construction et manipulation
12:30 – 14:30 Déjeuner
14:30 – 15:20 André Rehbinder (Université Paris-Nanterre)
Humour et ironie dans les discours de Lysias au programme
15:20 – 16:10 Aude Cohen-Skalli (CNRS-TDMAM)
La “Bibliothèque” de Diodore de Sicile : structure en livres, méthode historique et sens du titre
Résumé – Après avoir examiné le sens que revêt le titre Bibliothèque historique, la contribution envisagera (en prêtant une attention particulière au livre XI) la division en livres de l’oeuvre, ses passages charnières que sont les sommaires et conclusions de livres, les notes de lecture de l’historien, et le système de renvois qu’il met en place.
16:10 – 16:40 Pause-café
16:40 – 17:30 Cécile Durvye (Aix-Marseille Université)
Temps et récit dans le livre XI de la Bibliothèque historique
Résumé – Les livres historiques de Diodore affichent explicitement une composition chronologique linéaire. Mais à l’intérieur du cadre annuel rigoureux posé par l’auteur, le récit échappe à cette linéarité : par des effets de ralentissement ou d’accélération, de prolepses et d’analepses, par l’insertion dans la narration d’ex-cursus descriptifs ou rhétoriques, Diodore construit une intrigue dont les enjeux sont à reconnaître dans le présent de l’écriture. Tout en procédant dans la mesure de ses moyens à une mise en ordre linéaire des événements du passé, Diodore subordonne la chronologie à une construction thématique centrée sur ces enjeux.
► Lieu et modalités de participation
Université de Tours / site Tanneurs / salle Léon Nadjo /
3 avril 2024, 9h30 – 17h30
Pour assister en ligne : https://teams.microsoft.com/l/meetu...
La journée fera l’objet d’un enregistrement.