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Séminaire d’études sur l’Asie orientale

Première séance du séminaire Les Routes de la soie

Nantes, 17 décembre 2019

mardi 17 décembre 2019, par Philippe Postel

Le séminaire porte sur les modes de circulation et la nature des échanges le long des « routes de la soie », qu’il s’agisse de biens matériels ou immatériels, tant dans la période actuelle que dans les périodes anciennes. C’est dans une perspective transdisciplinaire que s’y croisent les approches géographique, historique, (géo-)politique, littéraire, culturelle, linguistique, etc.

Mardi 17 décembre 2019 de 17h à 19 h

Véronique ALEXANDRE-JOURNEAU (Chercheure HDR, musicologue et sinologue, directrice de l’axe CNRS LangArts)
&
ZHANG Na (Docteur en musicologie à l’Université de Paris Saclay, Professeure à l’Université Jiangnan de Wuhan, membre de LangArts)

Revitalisation à l’Est d’inventions rejetées à l’Ouest en matière de notation musicale

Des manuscrits de notation musicale, datés autour de 933, ont été découverts à Dunhuang sur la route de la soie. L’interprétation de cette notation est toujours à l’étude (Chen Yingshi) parce que les signes utilisés n’appartiennent pas à une langue repérée et que le luth auquel elle sert, répandu dans le monde, a lui-même voyagé. Appelé pipa en Chine et biwa au Japon, l’instrument est arrivé par la route de la soie au début de notre ère ‒ des écrits et des figurines en témoignent ‒ quelques siècles avant la notation proprement dite, l’une des premières codifications ayant existé. Or, à la même époque, une méthode pour noter la musique pour le luth arabe (ud) avait été inventée, sans succès, mais il en reste une trace ‒ dans les textes, bien que le manuscrit d’Al-Kindi’s (ca. 800-873) lui-même ait disparu. Intitulée Abjad, parce qu’elle utilise l’équivalent des premières lettres (ABCD…) de l’alphabet arabe, elle aurait été révisée au XIIIe siècle puis abandonnée avant d’être adaptée à la fin du XVIIIe siècle (Ozan Yarman). En la matière, ce serait la première mais pas la dernière fois qu’une idée rejetée en Occident trouve son public en Chine puisque, au début du XXe siècle, c’est la notation inventée par Jean-Jacques Rousseau en 1742 qui, après avoir été un échec en Europe, a été adaptée puis généralisée en Chine. Dans le premier cas, le principe d’une méthode pour noter un air de musique était nouveau et l’idée s’est propagée jusqu’en Corée et au Japon à une époque (dynastie Tang) où la Chine était la référence du monde asiatique : pour les trois pays, cette notation se révèle fondatrice, même si leurs utilisations ont été différentes par la suite. Dans le second cas, l’idée est passée par le Japon ‒ où elle n’a pas été retenue à une époque où la modernité venait de l’Occident ‒ pour entrer en Chine et elle n’a pas non plus pénétré en Corée qui s’était émancipée de la Chine en créant sa propre écriture (hangul) et ses propres notations, adaptées des notations anciennes chinoises. Nous proposons de présenter la nature d’un transfert qui s’est fait dans les deux cas, la façon dont Chine a sinisé des procédés initialement rejetés dans le pays de leurs concepteurs, leur procurant une nouvelle vie.

Domaines : Musique - Histoire - Littérature française XVIIIe siècle
Périodes : Xe-XXe siècles
Régions : Monde arabe - Chine - France - Japon - Chine - Corée


Lieu : Université de Nantes, Bâtiment Censive, UFR Lettres, Salle de conférences
Contact : philippe.postel@univ-nantes.fr - 06 22 16 28 05
En savoir plus : Séminaire d’études sur l’Asie orientale

Portfolio




À propos :

Philippe Postel

Maître de Conférences (HDR) en Littératures comparées

Victor Segalen, Relations littéraires Chine-Europe, Poétique du roman Chine-Europe, Cinéma et littérature, Domaines asiatiques

Voir en ligne : Association Victor Segalen

Courrier électronique : Philippe Postel


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