La prochaine séance du séminaire interdisciplinaire MEDIEVARS « Figures de soi, reflets du monde - Moyen Age, Renaissance », placé sous la double coordination des laboratoires L’AMo (Elisabeth Gaucher-Rémond) et LARA (Ambre Vilain), se tiendra en visio le 3 décembre 2021, de 14h à 17h.
La séance s’intitule : « De Jean l’Aveugle à Charles IV : des rois et une royauté aux multiples visages dans la Bohême et l’Occident du XIVe siècle ».
Nous entendrons Pierre MONNET (Paris, EHESS / Francfort-sur-le-Main, IFRA-SHS), Corps royal et autobiographie souveraine:l’exemple de Charles IV de Bohême (1316-1378) et Martin NEJEDLÝ (université de Prague), Le « roi étranger » et le « léopard tyrannique » :portrait déformé de Jean l’Aveugle chezles propagandistes de son fils Charles IV.
Avec le couronnement de Jean Ier dit l’Aveugle en 1311 comme roi de Bohême, la dynastie comtale des Luxembourg (qui, avec Henri VII, le père de Jean, avait déjà donné un roi des Romains (1308) devenu empereur (1312) au Saint Empire germanique) s’apprête à connaître un destin de grande ampleur qui culminera avec le fils de Jean Ier, Charles IV. Ce dernier en effet fut couronné roi des Romains (1346/1349), roi de Bohême (1347), roi des Lombards en Italie puis empereur (1355), roi d’Arles (1365), tandis que ses fils Wenceslas IV puis Sigismond occuperont à leur tour les deux trônes des Romains et de Bohême. Mais cette ascension, accompagnée d’une reconfiguration des ordres et régimes territoriaux, politiques et symboliques au cœur d’un Occident chrétien traversé de nombreuses crises religieuses, sociales, économiques, militaires et sanitaires, demandait de la part des Luxembourg à la fois une adaptation et un changement dans la représentation de la royauté et de l’image du roi, au croisement de traditions et d’innovations mêlant des inspirations et des éléments empruntés à l’Empire et aux royaumes de France et de Bohême, suggérant une accélération des transferts d’ouest en est au sein d’une Europe plus resserrée sur son continent et en partie moins méditerranéenne. Entre architecture, refondation et rénovation de Prague à l’image de Paris, multiplication des portraits, progrès de l’écriture royale et de l’écriture de soi et esprit de collection (couronnes, images, également de soi, reliques...) se met en place une nouvelle image du roi et de la souveraineté qui ouvre sur une modernité reprise en charge par les Habsbourg entre autres.
Lien pour s’inscrire : https://histoire.univ-nantes.fr/med...