Programme de la matinée (de 10h à midi) :
- Jeanne-Marie Hostiou : « Nous ne gagnons point trop, les temps sont malheureux. La contrainte financière comme argument de vente »
Résumé de l’intervention : Au seuil du XVIIIe siècle, la Comédie-Française traverse d’importantes difficultés financières et connaît une situation d’endettement chronique que ses auteurs évoquent à plusieurs reprises dans une série de petites pièces métathéâtrales. L’évocation récurrente de ces difficultés semble servir une triple cause : 1/ elle devient un argument de captatio destiné à obtenir l’indulgence du public ; 2/ elle permet de justifier une politique de programmation qui vise à l’économie de moyens ; 3/ enfin, et plus fondamentalement, elle invite à repenser le système de valeurs auquel se soumet le théâtre privilégié des comédiens du roi. La contrainte financière devient ainsi un argument inattendu sur lequel mise la Comédie-Française pour attirer son public, et par lequel elle cherche à se repositionner dans le champ théâtral en substituant une logique de prestige à la nécessité du profit. Appui sur deux pièces de Dancourt (L’Opérateur Barry en 1702, et le prologue écrit par Dancourt pour la reprise de L’Inconnu en 1703).
- Fanny Prou : « Ce que les minutes notariales peuvent nous apprendre »
- Pauline Beaucé : « Les litiges autour de l’acquittement du quart des pauvres » à partir d’un travail de dépouillement des archives de Gironde
- Paul François : « Contrainte financière, contrainte spatiale, contrainte architecturale à la Foire Saint-Germain vers 1770 »
Résumé : Cette présentation propose d’explorer un jeu de plans découvert aux Archives Nationales présentant le projet (réalisé ou non) d’une salle de théâtre pour la Foire Saint-Germain vers 1770. Au travers des plans et coupes, on peut suivre l’ingéniosité avec laquelle l’architecte a cherché à optimiser l’impact économique de son projet. La réduction de l’emprise au sol du théâtre, permettant de limiter les acquisitions foncières, ainsi que l’organisation du rez-de-chaussée du bâtiment afin d’accueillir des activités mercantiles, trahissent le besoin de limiter au maximum les coûts tout en maximisant les recettes potentielles. Ce sera l’occasion de revenir brièvement sur les contraintes matérielles et financières spécifiques à la Foire Saint-Germain.
Programme de l’après-midi (14h-16h) :
- Benjamin Hervy et Guillaume Raschia : à partir de leur expérience de chercheurs en informatique sur le projet RECITAL, intervention sur contraintes financières et contraintes numériques.
- Charles Philip : intervention sur son travail mené pour le Dictionnaire juridique du spectacle (La Scène, 2017). Ce dictionnaire a pour objectif de rendre accessibles les termes juridiques utilisés dans la filière du spectacle. Il est destiné aux directeurs et gestionnaires d’entreprises de spectacles et d’établissements culturels, juristes, formateurs, enseignants et étudiants.
- Françoise Rubellin : « Les impôts dans trois théâtres (Comédie-Française, Comédie-Italienne et théâtres de la Foire) : données, interprétation et exploitation numérique »