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Colloque international

Le conte d’artiste en Europe au XIXe siècle

Nantes, 14 & 15 février 2020

vendredi 14 février 2020, par Dominique Peyrache-Leborgne

Le Romantisme a donné ses lettres de noblesse au genre du conte en le faisant sortir des hiérarchies littéraires qu’avait imposées le Classicisme. Le genre resta longtemps associé à l’idée de minores, alors qu’il fut pourtant très tôt apprécié dans les salons mondains, grâce à Perrault, Mlle Lhéritier, Mme d’Aulnoy, etc. Mais à l’aube du Romantisme, les traductions et réécritures du corpus classique (Le Cabinet des fées) ainsi que la recherche de formes symboliques nouvelles à dimension universelle aboutissent à un considérable regain d’intérêt pour le genre : celui-ci devient une des formes les plus aptes à véhiculer le langage de la poésie et de l’allégorie. De plus, l’essor du conte littéraire romantique (le Kunstmärchen en allemand) coïncida aussi avec la grande vague de réhabilitation du folklore, qui se déploya à partir de la seconde moitié du XVIIIe siècle, d’abord chez les « antiquaires » anglais, collecteurs de ballades, puis grâce à l’éminent relais que fut Herder, enfin et surtout à travers la collecte entreprise par Jacob et Wilhelm Grimm.

C’est ainsi que, tout au long du XIXe siècle, le conte d’artiste ou conte d’auteur, inspiré plus ou moins lointainement par le conte merveilleux traditionnel, sera promis à un grand développement. Certains conteurs y gagneront un rayonnement international presque aussi étendu que celui des frères Grimm : Andersen au premier chef qui, influencé au départ par les contes de Grimm, conquit très vite son autonomie, et auquel ce colloque donnera toute sa place, mais aussi Ludwig Tieck et Hoffmann. Au-delà du domaine germanique, la Russie, la France, la culture victorienne offriront de remarquables ensembles poétiques qui seront également examinés, de Nodier à George Sand et Oscar Wilde. On s’interrogera à leur propos sur ce qu’il reste, dans la pratique du conte d’artiste, des notions de « forme simple », de forme « naïve », attachées depuis les Grimm au genre du conte. Que reste-t-il aussi de la morphologie du conte populaire (les trente et une fonctions proppiennes, ou le « meccano du conte » selon Claude Brémond), dans le cas des réécritures artistes de contes traditionnels d’une part, et dans celui de l’invention pure et simple de contes nouveaux d’autre part ?

Programme

Vendredi 14 février 2020

Autour du Romantisme de langue allemande et d’Andersen

  • Bochra Charnay (Université de Lille), Christiane Connan-Pintado (Université de Bordeaux), Dominique Peyrache-Leborgne (Université de Nantes) : Ouverture du colloque.
  • Alain Montandon (Université de Clermont Auvergne) : Tieck et le conte d’artiste.
  • Evelyne Jacquelin (Université Nord-Pas de Calais, Arras) : Eckbert le Blond : un Volksmärchen « artiste » de Ludwig Tieck.
  • Joëlle Legeret (Université de Lausanne), « Tous les loups ne sont pas de la même sorte ». Les contes d’artiste de Charles Perrault, Ludwig Tieck et Jacob et Wilhelm Grimm en comparaison.
  • Ingrid Lacheny (Université de Lorraine, Metz) : Les Contes d’Hoffmann (J. Offenbach) et les « contes » d’E.T.A. Hoffmann : mise(s) en scène et mise(s) en image du merveilleux ?
  • Cyrille François (Université de Lausanne) : H. C. Andersen, poète du conte

Le Conte d’artiste dans la Russie et la France romantiques

  • Virginie Tellier (Université de Cergy-Pontoise) : Les contes d’auteur, en Russie, à l’époque romantique.
  • Béatrice Didier (Ecole Normale Supérieure, Ulm) : « Diabolus in musica ». L’instrument de musique dans le conte romantique.
  • Caroline Raulet-Marcel (Université de Bourgogne-Franche-Comté, INSPE) : Les contes de Charles Nodier. Merveilles et merveilleux : une transmutation littéraire.
  • Sylvain Ledda (Université de Rouen) : Résurgences et souvenirs du merveilleux dans les contes et nouvelles de Musset.
  • Cécile Meynard (Université d’Angers) : De la légende pieuse au conte : confrontation de deux réécritures d’une légende populaire, « Légende de Sœur Béatrix » de Nodier et « Soeur Natalia » de Villiers de l’Isle-Adam.
  • Pascale Auraix-Jonchière (Université de Clermont Auvergne) : Les contes « verts » de George Sand : le monde merveilleux des végétaux dans Les Contes d’une grand-mère.

Samedi 15 février 2020

Du Romantisme à la féerie victorienne

  • Fiona McIntosh (Université de Lille 3), Tales of my Landlord et Chronicles of the Canongate ; réflexions génériques sur le conte scottien.
  • Georges Letissier (Université de Nantes), Ethique et esthétique dans Le Roi de la rivière d’or (1841) de John Ruskin et Marché gobelin (1859) de Christina Rossetti.
  • Benjamine Toussaint (Université de Paris Sorbonne), Entre affirmation et dépassement du nationalisme : la réappropriation du folklore dans les contes d’artistes d’Andrew Lang et de George Macdonald.
  • Emmanuel Vernadakis (Université d’Angers) : Le Pêcheur et son âme d’Oscar Wilde.
  • Frédéric Weinmann (Paris, Classes préparatoires) : Une architecture de rêve dans les premières romances de William Morris

Responsables scientifiques

Bochra Charnay (Lille), Christiane Connan-Pintado (Bordeaux),
Dominique Peyrache-Leborgne (Nantes)

Lieu du colloque

Université de Nantes
Campus Tertre
Faculté des Langues (FLCE)
Salle 410




À propos :

Dominique Peyrache-Leborgne

Professeure de Littératures comparées

Théories esthétiques du romantisme ; Sublime, grotesque, arabesques. Romantisme et politique ; Roman historique ; Roman romantique et victorien ; Féminisme et anti-féminisme au XIXe siècle ; Contes et mythes ; Contes populaires et contes littéraires, illustrations et réécritures.

Courrier électronique : Dominique Peyrache-Leborgne


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