Les comédies de Marivaux témoignent d’ « un métier impeccable, serré, magistral » (Jacques Scherer). Tout en respectant les conventions du théâtre classique, il élabore une dramaturgie singulière, notamment en ce qui concerne le traitement du temps, objectif et subjectif, de l’exposition ou du dénouement.
Si le marivaudage évoque incontestablement son art du dialogue, les didascalies et les jeux de scène révèlent l’importance que l’auteur accorde aux expressions non verbales de ses personnages. « Ces gens-là ne savent pas la conséquence d’un mot », dit Monsieur Orgon dans Le Jeu de l’amour et du hasard ; Marivaux, lui, nous apprend aussi la conséquence d’un geste, d’un déplacement, d’un air, d’une intonation, d’un silence.
Retrouver la dimension spectaculaire de ses pièces, c’est également connaître les acteurs pour lesquelles elles furent écrites, à la Comédie-Italienne comme à la Comédie-Française, pouvoir les imaginer, et restituer ce temps fort d’une soirée théâtrale, le divertissement final : on trouvera ici la partition intégrale du divertissement de La Surprise de l’amour.
Lectures de Marivaux : La Surprise de l’amour, La Seconde Surprise de l’amour, Le Jeu de l’amour et du hasard, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, coll. « Didact français », 2009, 264 p.