Professeur de Littérature française (XVIIIe siècle)
Théâtre du XVIIIe siècle : Marivaux, théâtres de la Foire, Comédie-Italienne, opéra-comique, marionnettes, pratiques parodiques, relations théâtre et musique, édition de manuscrits, hiérarchies culturelles, humanités numériques
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Courrier électronique : Françoise Rubellin
Cette anthologie rassemble une vingtaine de pièces (1705-1744) qui permettent de tordre le cou à un préjugé tenace : jouées pour la plupart dans les Foires Saint-Germain et Saint-Laurent, elles ne sont pas destinées à la populace ou aux enfants, mais ouvertes à tout public et regorgent d’allusions qui nous plongent au cœur de la vie culturelle de l’époque. Visant danseuses, directeurs de théâtre, auteurs, opéras, tragédies ou comédies, la verve des marionnettes offre une satire tous azimuts, (…)
« Voulez-vous bien me parodier ? » demande un opéra personnifié dans une pièce pour marionnettes de 1731 donnée à la Foire Saint-Laurent de Paris. C’est que parodier l’opéra est une activité incontournable de la vie théâtrale et musicale de l’Ancien Régime. De la caricature burlesque à la reprise d’un air sans intention critique, elle frappe par la diversité de ses pratiques. Hommage paradoxal, elle peut railler ou innover tout en contribuant à conserver la mémoire des spectacles lyriques. (…)
Le succès d’Atys de Lully et Quinault fut si considérable que l’Opéra ne cessa de le programmer jusqu’à la Révolution. À chaque reprise, on vit apparaître à la Comédie-Italienne comme sur les théâtres de la Foire (Opéra-Comique et marionnettes) des parodies dramatiques, récrivant l’histoire de la manière la plus burlesque.
Tout Paris court voir Atys prendre les traits d’Arlequin, de Pierrot, de Polichinelle… On goûtera dans les sept parodies rassemblées ici la saveur de la réécriture, (…)
La Surprise de l’amour, La Seconde Surprise de l’amour, Le Jeu de l’amour et du hasard
Les comédies de Marivaux témoignent d’ « un métier impeccable, serré, magistral » (Jacques Scherer). Tout en respectant les conventions du théâtre classique, il élabore une dramaturgie singulière, notamment en ce qui concerne le traitement du temps, objectif et subjectif, de l’exposition ou du dénouement.
Si le marivaudage évoque incontestablement son art du dialogue, les didascalies et les jeux de scène révèlent l’importance que l’auteur accorde aux expressions non verbales de ses (…)
Au XVIIIe siècle, à peine un opéra a-t-il été représenté à l’Académie royale de musique de Paris, qu’il est parodié à la Comédie-Italienne ou dans les théâtres de la Foire. Après avoir pleuré à la tragédie en musique, le public s’empresse de rire lors de sa reprise burlesque avec Arlequin ou Polichinelle.
En 1726, deux jeunes violonistes, Rebel et Francœur, s’associent au librettiste La Serre pour donner une tragédie en musique, Pyrame et Thisbé, à partir d’un mythe célèbre à l’origine de (…)