La légende de Robert le Diable, dont la plus ancienne version écrite remonte au XIIIe siècle, a connu une longue histoire, de ses origines mythiques à ses derniers avatars. Déjà, le récit médiéval mêle les tonalités romanesques, féeriques, épiques, hagiographiques et historiques. Peu après sa parution, des remanieurs le transposent dans les registres de l’exemplum, de la chronique, du « dit », du miracle et de la prose. À partir du XVIIe siècle, le héros entre dans la littérature de colportage. Puis les Romantiques s’en inspirent dans des rêveries poétiques ou dans des adaptations musicales, comme en témoigne l’opéra de Meyerbeer. Celui-ci, à son tour, fait l’objet d’une parodie, au début du XXe siècle, dans le cadre des spectacles de Guignol… Parallèlement, l’évolution des illustrations qui, au fil des siècles, accompagnent le texte, témoigne des réceptions successives de la légende.
Cet essai retrace la « mouvance » d’un récit qui, malgré sa brièveté initiale, a suscité le vertige des interprétations, car le lecteur de tous les temps y trouve l’écho de ses interrogations existentielles.
Élisabeth GAUCHER, Robert le Diable. Histoire d’une légende, Paris, Champion, « Essais sur le Moyen Âge » n°29, 2003, 284 p.