Professeure de Littérature et langue françaises du Moyen Âge
Représentation de l’individu au Moyen-Âge : (auto)biographies, autoportrait, interférences du réel et de l’imaginaire
Courrier électronique : Élisabeth Gaucher-Rémond
Composé au début du XIIIe siècle, Robert le Diable retrace le parcours exemplaire d’un héros qui, né des œuvres du diable, s’illustre d’abord par les pires atrocités puis, apprenant le secret de sa naissance, accomplit une pénitence l’obligeant à feindre la folie, la mutité et l’animalité, jusqu’à sa réhabilitation finale, permise par ses exploits guerriers, et sa mort, auréolée de sainteté. Le récit repose sur une écriture syncrétique, où l’auteur revisite les stéréotypes romanesques, féeriques, épiques et (...)
La légende de Robert le Diable, dont la plus ancienne version écrite remonte au XIIIe siècle, a connu une longue histoire, de ses origines mythiques à ses derniers avatars. Déjà, le récit médiéval mêle les tonalités romanesques, féeriques, épiques, hagiographiques et historiques. Peu après sa parution, des remanieurs le transposent dans les registres de l’exemplum, de la chronique, du « dit », du miracle et de la prose. À partir du XVIIe siècle, le héros entre dans la littérature de colportage. Puis les (...)