Quand le genre de « l’histoire comique » se dissout, vers le milieu du XVIIe siècle, le comique ne disparaît pas pour autant des narrations, mais revêt, sous l’influence de la galanterie, des formes renouvelées. Cet ouvrage, s’appuyant sur de nombreux textes, certains connus, et beaucoup d’autres méconnus, est consacré à la recherche des modalités galantes du rire dans les récits. Si la raillerie tendre, le goût du badinage, le plaisir de la bagatelle et le modèle du jeu mettent en œuvre un comique plaisant,on constate aussi que le rire galant va jusqu’à user du ridicule, transgresser les bienséances, oser la satire des autorités. Quand des récits devenus pamphlets s’en prennent au Trône et à l’Autel, ils révèlent comment le XVIIe a préparé le XVIIIe siècle.
Nathalie Grande, Le Rire galant. Usages du comique dans les fictions narratives de la seconde moitié du XVIIe siècle, Paris, Honoré Champion, collection « Lumière classique » n° 87, 332 pages, 2011.