L’étude de l’activité littéraire dans la Gaza des Ve-VIe siècles de notre ère est un champ de recherche en pleine efflorescence. Au cours des dernières années, de nouvelles éditions de Procope de Gaza, Chorikios et Jean de Gaza sont parues ou en préparation, de même qu’une recension bibliographique couvrant la période 1930-2012, à paraître dans « Lustrum ». Le moment semble ainsi propice à la tenue d’un colloque international au cours duquel spécialistes confirmés, jeunes chercheurs et amateurs de la période pourront échanger leurs vues et faire avancer la compréhension de ce phénomène remarquable.
Tout en s’appuyant sur les acquis de deux colloques précédents (Christian Gaza in Late Antiquity, éd. B. Bitton-Ashkelony, A. Kofsky, Leyde-Boston 2004 et Gaza dans l’Antiquité tardive. Archéologie, rhétorique et histoire, éd. C. Saliou, Salerne 2005), le colloque permettra de progresser encore sur la voie de la caractérisation et de la mise en perspective de l’ensemble formé par les auteurs en question. Plutôt que d’en rester à la désignation d’ « École de Gaza » inventée par K. B. Stark en 1852 ¬– formule certes commode, mais qui court le risque de faire écran à la perception d’une réalité riche en nuances ¬– nous proposons d’explorer les caractéristiques communes qui définissent les Gazéens comme tels.
La confrontation de ces auteurs et de ces textes en constant dialogue permet en effet de délimiter un espace littéraire spécifique qui entre en résonnance avec l’esprit de la période et s’inscrit dans le fil d’une évolution plus générale faisant le lien entre l’Antiquité et Byzance. De cette littérature vivante, traversée et irriguée par la rhétorique, la poésie, l’histoire et la science mises en pratique, naît, à cette époque de l’Antiquité tardive si riche d’enseignements, une identité culturelle unique à verser au patrimoine de Gaza, l’une des premières villes citées dans la Bible et encore présente dans l’actualité du monde moderne.
Org. Eugenio Amato (Université de Nantes / Institut Universitaire de France), Aldo Corcella (Université de la Basilicate, Italie), Delphine Lauritzen (Centre d’Histoire et Civilisation de Byzance, Paris)